Encore aujourd’hui, beaucoup trop d’accidents se produisent sur les plans d’eau gelés. Selon la société de sauvetage, chaque année, environ 7 Québécois perdent la vie par noyade pendant l’hiver. Dans la majorité des cas, les décès se produisent en marchant, en jouant au hockey, en pêchant ou en faisant de la motoneige sur la glace d’un cours d’eau.

Alors que débute la saison des sports d’hiver, l’équipe SIFA souhaite vous offrir ses 5 conseils afin de vous aventurer sur la glace en sécurité :

  1. Aucun type de glace n’est sécuritaire à 100 %.

Ne tenez jamais pour acquis qu’une étendue d’eau gelée est sécuritaire. Il est impératif de toujours prendre certaines précautions de base. Considérez que vous vous aventurez dans un environnement à risque. Partez préparé avec un minimum d’équipements et informez un proche de votre itinéraire et de vos déplacements. Évitez de vous aventurer sur la glace de nuit. En tout temps, rappelez-vous que vous êtes le premier responsable de votre sécurité.

 

  1. Regardez la couleur de la glace

Source image : Hydro Météo

La glace bleue, que l’on nomme aussi glace transparente, lorsque suffisamment épaisse, offre une très bonne capacité portante. Cette glace est dense et pratiquement exempte d’impuretés. D’autre-part, la glace de neige, ou glace blanche, contient beaucoup plus d’impuretés et d’air. En général, par précaution, nous allons considérer que la glace de neige possède 50 % moins de capacité portante que la glace transparente pour une même épaisseur. Dans le cas où la glace est grisonnante, ne vous y aventurez pas. Celle-ci contient de l’eau et offre peu de capacité portante.

  1. Évaluez l’épaisseur

Visuellement, ou à l’aide d’un outil, évaluez l’épaisseur de la glace. Il est impératif d’avoir une épaisseur minimale de 10 cm de glace transparente pour s’aventurer sur la glace à pied et y pratiquer des activités telles que la pêche sur glace, 12 cm ou plus avec un VTT ou une motoneige, 20 cm ou plus pour une voiture et finalement plus de 30 cm pour un gros véhicule. Prenez des mesures à différents endroits. Surtout n’oubliez pas que la glace de neige compte pour 50 % moins : les chiffres indiqués ci-haut sont pour de la glace neuve et transparente! Il est donc possible que le calcule se complexifie un peu lorsqu’il y a un mélange de types et qualités de glace dans l’évaluation de l’épaisseur. Quelque chose qui n’est pas possible d’évaluer si l’on n’obtient pas une carotte de glace pouvant démontrer la qualité de la glace. Lorsque l’on circule en véhicule routier ou véhicule récréatif plus pesant qu’une motoneige, il est fortement recommandé de circuler à même les chemins balisés et recensés.

  1. Évaluez l’environnement

Quel type de plan d’eau se trouve sous la surface? Tout endroit avec une présence potentielle de courants risque d’avoir une glace de moindre qualité. Considérez la possible présence de rapides, de décharges ou d’affluents. Les obstacles ou structures sont également des éléments qui peuvent emmagasiner de la chaleur et affecter la qualité de la glace. Pensez également à la neige qui peut avoir un effet isolant sur le couvert de glace. Sous une bonne couche de neige, la glace est bien souvent de moindre qualité que ce que l’on peut croire.

Bien entendu, il faut évaluer la température ambiante et les rayons du soleil. Généralement la glace sera plus sure tôt le matin, avant que celle-ci n’ait été affectée par les rayons solaires. Prenez le temps d’observer!

  1. Ayez en tête la méthode d’auto-sauvetage


L’eau froide est responsable de la majorité des décès reliés à l’eau. On croit souvent à tort que l’hypothermie est l’élément le plus dangereux lors d’une chute en eau froide. Bien que l’hypothermie soit un risque important, à court terme, c’est plutôt le choc dû au froid, l’épuisement à la nage ou l’épuisement dû au froid qui mettent les victimes en danger.

Le choc dû au froid est le résultat de la différence importante de température entre le corps et l’eau. Le choc est souvent accompagné d’une hyperventilation sévère et de spasmes musculaires. Si l’hyperventilation n’est pas contrôlée rapidement, la victime risque de perdre conscience. Perdre conscience dans l’eau n’est jamais une bonne nouvelle. À ce moment, la victime risque de se noyer bien avant d’avoir atteint l’hypothermie. Lors d’une chute en eau froide la priorité est donc de reprendre le contrôle de sa respiration avant toute autre chose, par la suite l’auto-sauvetage peut débuter.

Source image: Best Practice for Building and Working Safely on Ice Covers in Alberta

Bien que l’hypothermie ne soit pas le premier risque que subira une victime en eau froide, l’hypothermie demeure toujours un risque important. Lorsqu’une personne se retrouve à l’eau en période hivernale, après le choc dû au froid, il faut tout de même considérer que la victime pourrait être en hypothermie et la traiter de la sorte. Il est important d’être délicat avec une victime pouvant souffrir d’hypothermie et il est impératif que la victime se rende dans un centre hospitalier. Restez prudents et profitez bien de la saison hivernale!